Le prix et le poid de la liberté

Quang regarda par la fenêtre. La météo était en effet magnifique, le soleil brillait et le ciel semblait parfaitement dégagé. il n'y aurait pas la moindre averse à craindre sans doute pour aujourd'hui.

- En vie.

Le jeune homme sourit avant de l'embrasser sur le front, puis de regarder celle-ci dans les yeux.

- J'ai envie d'aller marcher un peu cela te tente de faire un tour en ville ? Peut-être sur les quais, pour sentir l'odeur marine.

Elle sourit doucement, elle adorait son frère et ferait tout pour que celui-ci soit de nouveau en pleine forme. Elle avait vécut sur la brèche pendant deux mois dans l'unique but de le ramener, alors elle allait y faire très attention à son rétablissement, histoire qu'il ne subisse rien de grave à cause d'une simple fatigue ce pas doué.
Elle sourit doucement mais eut du mal à soutenir son regard.

-Oui, c'est une bonne idée. Mais ne force pas trop non plus ! se moqua t'elle

elle lui ébourriffa les cheveux. Elle était heureuse malgré tout en cet instant, heureuse que son frère soit de retour. Qu'il aille bien. C'était tout ce dont elle avait besoin. Peu importe le reste.

C'était étrange. Son corps lui faisait parvenir à la fois une certaine fatigue, mais également une envie de se déplacer assez hallucinante. Les soins avaient beau avoir amélioré les choses concernant son immobilité et donc le fait que ses muscles s'étaient affaiblis durant ce moment là, il ne savait pas encore se servir de ceux-ci à son maximum.

- On fera des pauses le cas échéant sur le chemin, d'accord ?

L'un et l'autre prirent quelques petites choses pour boire ou grignoter, car mieux valait prévenir que guérir, n'était il pas, et commencèrent à se rendre à pas tranquille vers le port et ses quais, alors que Quang réobservait la ville comme d'un œil nouveau.

La jeune femme avait mal vécut l'immobilisme de quang, elle était elle aussi fatiguée, mais certainement pas dans le même sens que lui, et c'était peut être bien ça qui l'inquiétait autant, elle ne pouvait pas savoir comment quang allait réagir, car elle n'avait pas vécus la même chose que lui, elle ne pouvait pas avoir d'ordre d'idée sur la fatigue dans laquelle il devait être, mais elle se doutait bien que ce n'était pas sans conséquence, d'ou peut être son sursaut de mère poulisme comme aurait dit Liam.

-Mmmmhhh ... d'accord, mais sois prudent s'il te plaît. il s'agirait tout de même pas de te blesser.

Non parce qu'elle le voyait gros comme une maison, une petite bêtise, une erreur et bing. Une chute. Elle savait bien que quang avait tendance à aller au delà de ses limites .... Il en était de même pour elle, et c'était parce qu'elle se connaissait qu'elle allait le surveiller de près.
Elle passa dans sa chambre pour récupérer un sac à dos dans lequel elle enfourna rapidement deux puls, elle prit tout de même le temps de tresser ses cheveux en une natte lâche avant de revenir dans la cuisine ou son frère de coeur avait prévut de l'eau et un en cas en cas de coups de barre, elle lui sourit amusée en tendant le sac.

-à toi de porter, ça te refera les muscles ! se moqua t'elle

elle savait parfaitement que ce n'était pas ça qui affaiblirait la montagne de muscle devant elle, mais bon comme ça au moins il serait obligé de faire attention vus qu'elle avait placé l'appareil photo dedans, et pour sa part elle serait plus libre de ses mouvements. Tout bénéfice pour elle.

-en route.

Quang prit le sac avec un léger sourire puis l'un et l'autre commencèrent à marcher. Pourtant cela lui faisait étrange. Le mouvement de son corps était plus lent, même si régulier, lui sentait la différence. C'était comme auparavant à l'entrainement qu'il avait du stopper bien plus tôt que d'habitude, ou encore à d'autres moments. Si son esprit était complètement remis, il avait l'impression d'avoir perdu plusieurs années d'entrainement d'un point de vue purement physique, et cette sensation était dérangeante. Se sentir affaibli et fragile était agaçant. Cela lui laissait le sentiment de devoir être protégé, et il n'aimait pas ça.

- J'ai l'impression que la dernière fois que j'ai marché dans ces rues pour le simple but de me balader remonte à une éternité.

Ils étaient toujours tellement pris par le tourbillon du temps entre les deux mondes que celui-ci avait l'impression de ne jamais se poser vraiment, de ne jamais souffler vraiment. Ils marchèrent trois quarts d'heure avant que Quang ne se pose sur un banc, et ne dépose le sac, transpirant. Celui-ci prit dès lors une longue gorgée d'eau.

Ils n'étaient pas frère et soeur pour rien. Isaki ne se voyait plus sans Quang, pendaznt longtemps elle n'avait prit ça que pour de la simple amitié, mais ils étaient liés. Et la jeune femme était son ombre. Sans son frère d'âme, elle serait malheureuse, elle ne pouvait rien y faire. C'était ainsi. L'amour qui les unissait n'était pas un amour de couple, pas un amour de coeur, mais d'âme. ni l'un ni l'autre n'avait vraiment le choix. c'était pour cette raison qu'elle allait vraiment faire très très attention à lui.

-Et bien ... disons que ça fait un moment pour tout les deux... Pour être franche, je ne me souviens plus non plus.

Non, les choses avaient changés. Surtout que ces derniers mois avaient été éprouvant. Ils avaient beaucoup de choses à rattrapper, mais pour le moment, elle devait remettre Quang en état, et prendre le temps pour tout les deux de se rappeler, pourquoi ils se battaient.
Ils marchèrent un petit moment, mais quang se fatigua assez vite, Isaki le laissait faire en le surveillant du coin de l'oeil, mais il finit par s'arrêter de lui même, et elle se posa à côté de lui, le soutenant doucement.

-ça va aller ? Demanda t'elle doucement en lui tendant la bouteille de son sac.

Quang se rappelait l'une des paroles de son grand-père qui concernant son entrée dans le Japon de manière officielle par une reprise des cours dans un cursus classique. Fujitaka lui avait dit de rester discret et de ne pas se faire remarquer outre mesure. A l'heure actuelle celui-ci pouvait dire que cet objectif était factolument complètement raté.sa vie ne pouvait sans doute pas se faire dans la discrétion. Pas tant qu'il serait un Tsurugi. Pourtant quelques fois, le jeune homme se demandait s'il n'aurait pas put éviter tout cela. S'il n'avait pas franchi cette porte, beaucoup de ses souffrances auraient été évitées. Mais il n'aurait pas connu certaines de ses plus grandes joies non plus. De plus pouvait il faire sans ce monde alors que celui-ci était lié à sa famille depuis bien avant lui ? sans doute pas. Alors dans ces conditions mieux valait qu'il ait les armes pour combattre ce qui risquait de l'attendre. Surtout que la meilleure motivation pour se relever était à ses côtés. Sa Sœur. Son âme sœur. Son alter ego féminin. Ce n'était pas dans le sens d'un couple, pour autant tous ceux qui les voyaient ne pouvaient que se rendre compte que l'un et l'autre étaient les moitiés d'un même tout. il s'empara de la bouteille d'eau pour boire de longues gorgées.

- Si on considère que je suis à peine capable de faire sans avoir besoin de repos quelque chose qui en temps normal tiendrait à peine de l'échauffement pour moi, et que ce n'est pas appréciable du tout, ça peut aller oui.

Il ferma les yeux un instant, ouvrant ses sens aux impressions alentour. Tous les deux n'étaient pas encore sur les quais mais s'en rapprochaient doucement. Le bruit des bateaux était audible au loin, tout comme les mouettes.

- J'ai l'impression d'être faible et que je vais chuter à chaque pas. Ce n'est pas vraiment appréciable. Même enfant, j'avais plus de résistance que maintenant.

Il serait incapable de se battre correctement plus de quelques minutes dans son état actuel. C'était vraiment un point qui l'ennuyait alors que les ennuis leur tombaient dessus souvent dans les pires moments. il croisait les doigts pour que ceux-ci se calment, au moins le temps qu'il puisse récupérer. Se demandant par ailleurs comment il allait justifier ça au niveau de l'université, parce que cela risquait de se voir, et qu'il ne pourrait sans doute pas pratiquer le Kendo avant un moment... l'équipe d'Osaka allait devoir faire sans lui, malheureusement.